Partir aux sports d’hiver, c’est un plaisir dont certains ne peuvent pas de passer. Et ça se comprend: profiter des grands espaces, de paysages grandioses, d’une neige fraîche, d’un moment en famille ou entre amis, ça n’a pas de prix. Cela dit, pour arriver dans ces contrées, il faut souvent parcourir une longue route qui, forcément, peut présenter des difficultés en raison des conditions climatiques. Voici donc tout ce qu’il ne faut pas oublier pour profiter au maximum de ces périodes.
La réglementation
L’Europe n’impose pas de règles en matière d’équipement pour les véhicules en hiver. Chaque pays est libre d’avoir sa propre politique en la matière. En Belgique, les pneus hiver ne sont par exemple pas obligatoires, mais ils le sont devenus en France dans les régions montagneuses (Alpes, Corse, Massif central, Massif jurassien, Pyrénées, Massif vosgien). Ce sont les préfets et les communes qui se prononcent sur leur obligation. Mieux vaut le savoir. En Allemagne et Autriche aussi les pneus hiver sont obligatoires avec une particularité pour l’Autriche: la profondeur minimale de la sculpture ne doit pas être inférieure à 4 mm, ce qui revient à devoir changer de pneus lorsqu’ils sont à 40% de leur capacité (la profondeur moyenne est en général de 1 cm lorsqu’ils sont neufs).
Poussons encore un peu plus loin: en Bosnie-Herzégovine, les pneus hiver sont obligatoires, et il est aussi obligatoire d’avoir des chaînes et... une pelle à bord du véhicule. Autant dire que si l’on n’est pas préparé, on risque d’être retardé sur le trajet en cas de contrôle. Le tableau ci-dessous reprend les spécificités de la plupart des pays européens:
Les pneus
Même s’ils ne sont pas obligatoires chez nous, les pneus hiver sont fortement recommandés en période hivernale. En effet, ils ne sont pas seulement utiles sur la neige, mais aussi par temps froid (en dessous de 7C°), car leur gomme reste «collante» au bitume, alors que celle des pneus été se durcit et a tendance à perdre son adhérence. En outre, les pneus hiver sont aussi utiles sous la pluie, car le rainurage supérieur de la bande de roulement contribue à mieux évacuer l’eau, spécifiquement lorsqu’elle est très abondante sur les routes comme c’est le cas en cette saison.
Les pneus hiver sont souvent considérés comme une dépense importante et qui a peu d’utilité. Ce n’est pas le cas, car, en réalité, la permutation permet de doubler la vie de ses pneus été. On en changera donc deux fois moins souvent. Le léger surcoût que les pneus hiver génèrent (montage, permutation, achat de deux jeux de jantes éventuellement) est largement récupéré par le degré nettement supérieur de sécurité qu’ils procurent. Pour choisir un bon pneu hiver, optez pour de grandes marques, «premium» ou «quality» (nldr, les sous-marques des grandes marques, comme Kleber pour Michelin, Semperit pour Continental, etc.).
N’oubliez pas non plus que le symbole M+S ne signifie plus grand-chose aujourd’hui, même s’il s’agit d’une prescription européenne. Celle-ci est toutefois dépassée et elle ne garantit en rien les prestations minimales d’un pneu hiver. Le seul marquage qui doit être observé est le 3 PMSF (ou 3 Peak Montain Snow Flake, représenté par une petite montagne et un flocon). Il est le seul qui garantit ces qualités minimales et donc la présence d’une gomme hiver et d’une labellisation ad hoc.
On terminera avec les pneus «toutes saisons» ou «4 saisons» qui ont de plus en plus de succès. C’est vrai que c’est une bonne alternative pour rester mobile toute l’année, y compris en hiver et sur la route des vacances de neige. Retenez toutefois que ces pneus «4 saisons» restent un compromis et qu’ils n’offrent pas le même degré d’excellence qu’un pneu été en été et qu’un pneu hiver en hiver. Logique. C’est pourquoi, il est peut-être opportun de réserver ces pneus aux plus petits rouleurs, c’est-à-dire ceux qui parcourent maximum 10.000km par an.
Les chaînes à neige
Une autre solution pour se déplacer sur la neige réside dans l’utilisation de chaînes à neige. Elles sont d’ailleurs obligatoires à bord du véhicule dans certains pays (voir tableau). En général, c’est un panneau spécifique qui oblige à les monter et/ou démonter, souvent sur des cols. Mais attention, avec les chaînes à neige, on ne peut pas dépasser la vitesse de 50km/h. Elles ne peuvent pas non plus être utilisées lorsque la couche de neige est trop fine ou dans les tunnels, car elles abîment alors le revêtement.
Il existe une alternative aux chaînes. Ce sont les chaussettes à neige qui enveloppent le pneu et dont le revêtement extérieur permet une bonne motricité. Cette solution est moins chère que des chaînes. Par ailleurs, les chaussettes sont lavables et réutilisables. Elles ne provoquent pas de vibrations et sont plus faciles à monter que des chaînes. Par contre, les chaussettes ont aussi leurs inconvénients: elles s’usent, certaines marques ne sont pas homologuées (panneau B26) et, en cas d’enneigement vraiment important, elles sont moins efficaces.
La conduite
Conduire sur la neige ne s’improvise pas. Pour être le plus à l’aise possible, il faut impérativement dégager la voiture pour profiter d’une visibilité maximale. Faites aussi le plein de lave-glace (hiver évidemment) afin de pouvoir conserver votre visibilité sur le long terme, surtout lorsque les engins d’épandage sont de sortie. Conduire sur la neige demande de la décontraction. Car les réactions de la voiture seront plus imprévisibles et parfois délicates. Il faut donc avant tout garder son sang-froid et, tant qu’à faire, limiter sa vitesse tout en doublant les distances avec les autres usagers. Si vous roulez avec une boîte automatique, vérifiez si elle offre un mode hiver et, le cas échéant, sélectionnez-le. Pour les boîtes manuelles, il convient de passer plus rapidement ses rapports et de ne pas trop charger le train moteur en couple. Cela pourrait provoquer du patinage. Prudence et anticipation doivent rester les maîtres-mots.