La Région de Bruxelles-Capitale prévoit l’introduction d’une redevance kilométrique intelligente pour ceux qui parcourent son réseau routier en voiture. Ce système consiste en un
péage urbain, lié à une redevance par kilomètre parcouru. Celle-ci varie en fonction des
heures de pointe et des périodes creuses mais aussi de la puissance fiscale du véhicule
utilisé. En échange, le citoyen bruxellois ne serait plus soumis ni à la taxe de mise en circulation, ni à la taxe de circulation. Ce système (appelé SmartMove) devrait rapporter un
demi-milliard d’euros par an à la Région.
La coupole formée par FEBIAC, TRAXIO et Renta est favorable à la mise en place d’un système de péage routier intelligent en lieu et place de la taxe d’immatriculation et de la taxe
de circulation… dans la mesure où cette tarification routière se veut équitable et claire.
Cela signifie, pour commencer, qu’il n’est pas question de procéder à la mise en place
d’une augmentation d’impôts, ce qui est clairement le cas dans la proposition de Bruxelles
puisqu’elle prévoit un demi-milliard de recettes supplémentaires. En d’autres termes, il
s’agit d’une nouvelle taxe qui ne trouvera aucun soutien auprès de la population.
Ce projet ne sera pas davantage soutenu si les alternatives et les échanges multimodaux
(parkings de dissuasion) sont insuffisants ou inexistants, en particulier aux heures de
pointe. D’autant que le système de tarification au kilomètre prévoit que vous payerez le
kilomètre parcouru en voiture beaucoup plus cher pendant les heures de pointe que pendant les heures creuses.
Enfin, ce système crée une inégalité entre les automobilistes belges : les résidents de
Bruxelles ne devront plus payer de taxe d’immatriculation ni de taxe de circulation mais
les Flamands et les Wallons - certainement ceux qui se rendent à Bruxelles pour leur travail - devront passer deux fois à la caisse : une fois pour la taxe d’immatriculation et la
taxe de circulation dans leur propre région et une autre fois pour le péage à Bruxelles. En
conséquence, ils paieront deux à trois fois plus. Cette situation est complètement injuste
et crée une distinction injustifiée et indéfendable entre les compatriotes d’un même pays,
dont les principales victimes seront la classe ouvrière, les entrepreneurs et les entreprises.
La coupole formée par FEBIAC, TRAXIO et Renta appelle donc à une uniformisation pour
l’ensemble du pays : idéalement une taxe kilométrique intelligente et neutre sur le plan
budgétaire pour tous, mais certainement pas à un cumul des différents systèmes fiscaux
au détriment des citoyens et entreprises.